Petite histoire de la calligraphie,

l'art de la belle écriture

La calligraphie est, étymologiquement, l'art de bien former les caractères d'écriture. Ce mot provient des radicaux grecs kállos, « beau » et grapheîn, « écrire ». Presque toutes les civilisations qui pratiquent l'écriture ont développé un art de la calligraphie (latine, chinoise, arabe...). Toutefois, certaines d'entre elles l'ont élevé à un statut spécial en fonction des contextes historiques ou philosophiques particuliers.

Dans plusieurs civilisations orientales la calligraphie fait partie des sciences occultes. Elle est aussi en occident l'art des moines copistes.

La calligraphie latine est associée à l'histoire de l'écriture en Europe avant et après l'utilisation de l'imprimerie et sur la base de l'alphabet latin des Romains. Les manuscrits ont poussé à pratiquer l'écriture comme un art en y associant souvent l'enluminure ou l'illustration. Elle a connu une évolution constante. Petit à petit sont nées de nouvelles lettres (le V et le J), les espaces entre les mots, la ponctuation et l'emploi des majuscules et de titrages à partir des lettres décorées.

La pratique de la calligraphie latine est traditionnellement associée à la copie de manuscrits par les moines chrétiens. Pour eux, il s'agissait de beaucoup plus qu'un travail : c'était une forme de prière. La calligraphie, qui nécessite une grande concentration, une sûreté des gestes acquise par une longue pratique, donc une hygiène de vie pouvant aller jusqu'à l'ascétisme, était jusqu'à la fin du Moyen Âge une activité de religieux, comme les calligraphies non-occidentales.

Elle a évolué au gré des influences culturelles (la chancelière et la Renaissance), politiques (Charlemagne et sa caroline) et commerciales (la bâtarde flamande) et des innovations techniques (l'anglaise). Selon le support utilisé (cire, papyrus, parchemin et feuille), elle se pratique avec un stylet, un calame, une plume (plume d'oiseau, puis plume métallique), le pinceau plat ou pointu.

L'arrivée de l'imprimerie et de la presse de Gutenberg signifie la fin des manuscrits dans les livres. La calligraphie a été pratiquée en permanence jusqu'à l'apparition de la mécanographie : tous les actes publics et privés, les édits royaux, les traités, étaient écrits à la main. Chaque souverain se devait de nommer un ou plusieurs maîtres écrivains, une belle calligraphie étant au même titre que d'autres arts une manifestation de prestige.

Atelier de calligraphie dans la rue

au cours d'une journée artisanale.